Napoléon Bonaparte

Napoléon Bonaparte et le pouvoir occulte

On a beaucoup parlé de l’action (volontiers ignorée, mais colossale) de ces sociétés secrètes qui « mènent le monde ».

Par exemple, de la Franc-Maçonnerie, de son rôle irrécusable dans la genèse de la révolution française.

Mais au-delà de la Maçonnerie, il est nécessaire de remonter jusqu’à d’autres groupements au recrutement bien plus restreint et dont les pouvoirs temporels étaient considérables et redoutables.

Comme c’est le cas, à la fin du XVIIIe siècle, des Illuminés de Bavière. Il semble impossible de comprendre comment la vertigineuse ascension de Napoléon Bonaparte a pu avoir lieu, si l’on ne fait pas intervenir le soutien que lui a apporté le « pouvoir occulte ».

illuminati

L’empereur, en effet, ne fut pas seulement franc-maçon, mais aussi haut dignitaire d’Ordres fraternels bien plus fermés.

Ainsi, la Fraternité Hermétique de Louxor, avec laquelle Bonaparte était entré en contact lors de la campagne d’Egypte ; l’Ordre des Illuminés, dont le général Bonaparte atteignit le plus haut degré.

(Il faut lire à cet égard le tome III de l’Histoire de la Franc-Maçonnerie universelle, de Gérard Serbanesco, au début duquel est reproduit le texte fantastique où Napoléon raconte en détail la cérémonie d’initiation).

Tout laisse supposer que Napoléon a vu sa chance tourner et l’abandonner complètement dès le moment où il a cessé d’être un exécutant docile de desseins secrets pour succomber au vertige de l’ambition personnelle.

Si l’on remonte plus haut dans le temps, on rencontre les problèmes que pose l’action politique des Templiers.

Des templiers à la franc-maçonnerie

Et l’on comprend du même coup l’acharnement avec lequel Philippe Le Bel détruisit l’Ordre, et qui n’est pas dû uniquement au désir du souverain de confisquer les fabuleuses richesses des chevaliers devenus, après leur départ de la Terre Sainte, banquiers de tous les Etats européens.

Des hommes comme Dante, comme Jacques Coeur, grand argentier de Charles VII, et comme Christophe Colomb, ne connurent-ils pas, eux aussi, l’héritage politique secret du Temple ?

Non seulement on peut supposer une perpétuation secrète du Cercle Intérieur du Temple après le martyre de Jacques de Molay et des compagnons, mais on doit la considérer comme indubitable.

Christophe Colomb, qui avait eu, on l’oublie trop, une initiation de filiation templière, ne semble pas, contrairement à l’idée reçue, être parti à l’aveuglette.

Ne doit-on pas admettre (voir Les mystères templiers, de Louis Charpentier), qu’il utilisait des connaissances qu’avaient eu les navigateurs au service du Temple d’une route menant au Nouveau Monde ?

Jacques Coeur, devant qui s’ouvraient si miraculeusement toutes les portes, tous les itinéraires du commerce méditerranéen, n’avait-il pas pris la suite des opérations commerciales secrètes (de la « haute finance » avant la lettre) de l’Ordre du Temple ?

Ce n’est absolument pas par hasard, nous le constaterons, que la première Commune parisienne, celle du 10 août 1792, fit enfermer « Louis Capet » et sa famille dans la tour du Temple : Louis XVI n’était-il pas, en effet, le dernier souverain de la dynastie capétienne, et par conséquent le successeur de Philippe le Bel ?

Il y a d’autres identifications secrètes, aujourd’hui, du Grand Monarque. Selon une curieuse prophétie que nous entendîmes rapporter au printemps 1965 par un ésotériste français, ce Grand Monarque ne serait pas d’origine française, mais russe et porterait un nom à consonance germanique.

Pour se révéler, il se ferait reconnaître à ce signe : il porterait le manteau que, en 1814, lors de la fameuse « conduite de Grenoble », Napoléon Ier, traversant le sud-est royaliste pour aller s’embarquer à destination de l’Ile d’Elbe, avait endossé de crainte d’être reconnu et lynché.

C’est un officier russe du tsar Alexandre Ier qui le lui avait prêté. Cette in­formation aussi, nous ne la donnons que sous toutes réserves.

Vraiment, l’omniprésence des Templiers dans le royaume de France est manifeste.

Nous allons voir maintenant certains de leurs héritiers spirituels préparer méthodiquement, machiavéliquement, la révolution française comme les événements qui devaient en découler, lorsque montera l’étoile de Napoléon Bonaparte.

Napoléon Bonaparte et les chefs secrets

On connaît l’anagramme célèbre qui tirait de l’expression « la révolution française » cette phrase : « un veto corse la finira ».

Mais on peut précisément se poser cette question : Bonaparte, qui était assurément un homme de génie et qui avait été porté par la vague d’événements collectifs, français et européens, à nuls autres pareils, ne dut-il pas son ascension foudroyante au fait qu’il était mystérieusement épaulé par de très puissantes sociétés secrètes ?

Tout se passe comme si, dès sa jeunesse, Napoléon Bonaparte avait été orienté de telle sorte qu’il se trouve au bon moment et au bon endroit à chaque étape décisive de sa carrière.

Il faudrait même se demander à quels personnages le jeune Bonaparte dut d’avoir été sélectionné pour rentrer à l’école de Brienne.

Le général Bonaparte avait-il été choisi par les successeurs de Weishaupt pour être soutenu par l’Ordre des Illuminés et y accéder aux plus hauts degrés ?

On lit dans les Mémoires de Napoléon (chapitre VIII), cités par Georges Serbanesco (Histoire de la Franc-maçonnerie universelle, tome III), le récit de son intronisation rituelle souterraine au grade suprême des Illuminés, dans la campagne romaine.

Citons ce passage particulièrement significatif :

« La longue galerie que nous parcourons est plus élevée, plus longue que la première ; des tiares, des couronnes renversées, des débris de trônes et d’autels en marquent symétriquement les distances ; des groupes épars qui, par leur costume, rappellent les divers âges et les divers peuples du monde, s’arrêtent sur notre passage et baissent leurs piques surmontées de banderoles et armoiries qu’ils livrent aux flammes et remplacent par un bonnet phrygien, le même que les Etats-Unis et la France ont adopté depuis comme signe de leur indépendance ».

Vient alors la remise rituelle des insignes du grade : le bouclier, les bottes, le manteau et le chapeau.

En lui tendant le chapeau, on lui enjoint ceci : « Garde toi de ne jamais changer le chapeau de la liberté pour une couronne ».

Avertissement que Napoléon voulut ignorer. Rien n’empêche de penser que c’est parce qu’il voulut satisfaire son ambition personnelle au lieu de demeurer un exécutant soumis que l’empereur fut privé du soutien actif des sociétés secrètes supérieures.

Indéniablement, à partir de 1812, brusquement, la « chance » abandonne Napoléon.

Revenons au jeune général Bonaparte. La campagne d’Egypte fut décisive pour sa carrière, y compris en ce qui concerne l’aide que lui apportaient les gouvernants occultes.

Sur le chemin de la terre des Pharaons, Bonaparte conquit au passage l’Ile de Malte.

Certain historiens pensent que c’est alors qu’il aurait reçu la lumière maçonnique dans une loge militaire. Mais on peut supposer que s’est produit alors un événement bien plus extraordinaire.

Le dernier Grand Maître souverain de l’Ordre de Malte, Hompesch, ressemblait étrangement au comte de Saint-Germain.

On pourrait imaginer que Saint-Germain « s’incorpora » dans l’enveloppe terrestre de Hompesch pour transmettre à Bonaparte un grand influx initia­tique et lui tracer sa mission secrète, lui indiquer les contacts initiatique qu’il aurait à recher­cher en Egypte.

En fait, l’expédition d’Egypte avait deux fins, qui n’étaient pas contradictoires. Militairement, elle visait à couper aux Anglais la route des Indes.

Initiatiquement, elle permettait à Bonaparte de rencontrer plusieurs des gouvernants invisibles de l’humanité.

Il avait pris avec lui les meilleurs officiers de son époque : Berthier, Dese, Kleben, Lannes, Murat, Sulkowski, Lavalett.

Certains des officiers se plaignirent du manque d’ordres de Napoléon, ce dernier les laissant prendre seuls les décisions clés.

Lavalett dit à ce moment-ci :

« Napoléon n’est désormais plus intéressé par les batailles, il passe ses jours à visiter des ruines, cherchant quelque chose. »

En plus de ses troupes, Napoléon avait apporté avec lui un tout autre type « d’armée » :

150 des plus grands étudiants et chercheurs d’Europe : mathématiciens, géographes, historiens, écrivains etc…

Un jour, Napoléon entra dans la plus grande des pyramides de Gizeh avec un petit groupe d’étudiants et de chercheurs, et ils y restèrent 3 jours d’affilés !

C’était le moment clé que peu de gens connaissent.

Un officier étant resté dehors à attendre, lui demanda à son retour pourquoi il avait mis si longtemps. Il répondit :

« Je ne peux pas vous dire, vous ne me croiriez jamais. »

Peu de temps après, Napoléon et un petit groupe d’hommes se dépêchèrent de rentrer en France, laissant en arrière l’armée livrée à elle-même.

A ce moment-là, (d’après les recherches de Dante Santori) il aurait dit :

« J’ai les clés des secrets de l’univers. »

C’est ainsi qu’il fut reçu en France comme le plus grand héros de tous les temps.

Tout avait changé après ces 3 jours dans les pyramides.

En Egypte, il rencontrera ainsi en secret les chefs de l’énigmatique Fraternité de Louxor qui conservaient les plus hauts enseignements de la magie égyptienne et avec lesquels Cagliostro avait déjà eu des contacts.

Dans les archives du Siège suprême de l’Ordre Rosicrucien A. M. O. R. C., à San José, en Californie, se trouve conservée une charte attestant que Napoléon Ier avait atteint la dignité suprême de l’Ordre de la Rose-Croix : celle d’Imperator, au sens initiatique de ce mot latin qui signifie également Empereur.

Quelques mots sur la Fraternité de Louxor

S’y on se réfère à la sainte vérité Wikipédia , la Fraternité Hermétique de Louxor, généralement nommée à l’époque de son activité la H. B. of L. de son nom anglais Hermetic Brotherhood of Luxor, est une société occultiste dont le nom apparait pour la première fois publiquement en 1884 en Angleterre.

Son créateur, anonyme à l’époque, en serait Max Théon. Elle a eu un rôle à jouer dans la création de la Société théosophique ou de la Fraternité d’Eulis de Paschal Beverly Randolph.

Elle influença certaines personnalités du monde du spiritisme et de l’occultisme de la fin du XIXe siècle, telles que Charles Barlet, Papus, Mme Blavatsky, Henry Steel Olcott ou même René Guénon.

Sa devise était « Omnia vincit Veritas », « La Vérité triomphe de tout ».

Voici en images quelques symboles utilisés par cette société occulte :

Symboles de Sri Aurobindo (à gauche) et de Max Théon (à droite) – « Les graines de lotus enfermement en elles des plantes minuscules à l’état parfait, elles se génèrent elles-mêmes, jaillissant de l’eau qui est un symbole parfait de la mère universelle, et, quand elle est pure, se compose de deux gaz : l’oxygène et l’hydrogène. L’un est positif, l’autre négatif

Symbole présenté sur la couverture du livre.

Le sceau de Cagliostro (à gauche), celui de Junon de Samos, et le sceau apocalyptique, ainsi que la lettre Aleph. (Source : Histoire de la Magie, Éliphas Lévi, Paris, 1922)

Eliphas Levi indique que ce symbole exprime les caractéristiques du Grand Arcanum et du Grand Oeuvre.

Le serpent est percé par une flèche, ce qui représente l’union du principe actif et passif, l’esprit et la vie, la volonté et la lumière.

La flèche est celle d’Apollon, et le serpent est le Python de la fable, le dragon vert de la philosophie hermétique. La lettre Aleph représente l’unité en équilibre.

Napoléon s’était donc élevé doublement à la dignité impériale, tempo­rellement et spirituellement.

Selon une tradition orale digne de foi, Napoléon Ier aurait, lors de sa retraite durant la première campagne de France qui fut le prélude à son départ pour l’île d’Elbe — dissimulé des documents rosicruciens d’importance primordiale dans une cachette située dans la muraille du château où il logeait temporairement, en Champagne.

Selon la tradition des anciens Rose-Croix, il existerait au-dessus de l’Imperator, chef suprême, à vie, de l’Ordre rosicrucien visible, une hiérarchie de Maîtres Inconnus, ayant à leur tête un chef : le Mah.

Ce Haut Conseil comprend parmi ses membres douze hommes qui su­perviseraient l’évolution de l’humanité, car il connaît « le point ultime qu’atteindra le monde dans son évolution ».

Encore supérieure à ces Douze, existerait une hiérarchie d’êtres qui au­raient, eux, dépassé le niveau humain mortel : l’Invisible Permanent.

L’une des significations du vieux symbole traditionnel de l’aigle à deux têtes, retenu comme emblème par plusieurs grands empires, est la suivante : la réalisation d’une alliance entre l’autorité spirituelle et le pouvoir temporel, conçus tous deux comme l’émanation d’un Pouvoir central, d’un « Roi du Monde », d’un énigmatique Prêtre Roi, le Prêtre Jean des tra­ditions christiques médiévales, le Melchisédech de l’ancien Testament, le Chakravartin ou « Monarque Universel » des traditions indiennes.

Dans l’Egypte ancienne, le pharaon, en rai­son de la double autorité, temporelle et spirituelle, dont il était investi, était considéré comme le reflet direct de ce Roi du Monde.

Ce Roi du Monde aurait-il ou non une réalité concrète ?

Les Juifs, les Francs-maçons et la Révolution Française

Derrière la Convention, derrière les clubs, derrière le Tribunal Révolutionnaire, existait, selon Vincent Lombard de Langres – auteur de Histoire des Jacobins depuis 1789 jusqu’à ce jour (1820), et Histoire des Sociétés Secrètes.

Cette convention secrète (la convention secrètissime) qui dirigea tout après le 31 mai, un terrible pouvoir occulte dont la Convention devint l’esclave et qui était composé des initiés supérieurs de l’Illuminisme.

Les premiers préparatifs de la révolution – ceux de la monarchie constitutionnelle et de la Déclaration des Droits de l’Homme – furent dirigés par les Francs-maçons les plus idéalistes.

Mais les étapes suivantes avec leur plan radicalement destructeur (de type kabbaliste et terroriste) furent contrôlées par les Jacobins-Illuminati.

Ainsi, « d’après Lombard de Langres (écrivant en 1820), la France de 1789 comptait plus de 2000 loges affiliées au Grand-Orient ; le nombre d’adeptes se montaient à plus de 100,000.

Les premiers évènements de 1789 ne furent rien d’autre que la maçonnerie en action. Tous les révolutionnaires de l’Assemblée Constituante étaient des initiés du troisième degré.

Nous y retrouvons le Duc d’Orléans, Valence, Syllery, Laclos, Sièyes, Pétion, Menou, Biron, Montesquieu, Fouchet, Condorcet, Lafayette, Mirabeau, Garat, Rabaud, Dubois-Crancé, Thiébaud, La Rochefoucauld, et d’autres ».

« Parmi ces autres (poursuit Nesta Webster) ne figuraient pas seulement les Brissotins, qui constituaient le cœur du parti Girondin, y compris les partisans de la Terreur – Marat, Robespierre, Danton et Desmoulins.

Ce furent ces adeptes féroces, véritables disciples des illuminati, qui balayèrent les francs-maçons idéalistes rêvant d’égalité et de fraternité… »

Pourtant, à mesure que les Terroristes accomplissaient les plans des illuminati, il apparaissait qu’ils n’étaient pas eux-mêmes initiés aux secrets les plus internes de la conspiration.

Derrière la Convention, derrière les clubs, derrière le Tribunal Révolutionnaire, existait, selon Vincent Lombard de Langres, cette convention secrète (la convention secrétissime) qui dirigea tout après le 31 mai, un terrible pouvoir occulte dont la Convention devint l’esclave et qui était composé des initiés supérieurs de l’Illuminisme.

Ce pouvoir était au-dessus de Robespierre et des comités de gouvernement…

Ce fut ce pouvoir occulte qui s’appropria les trésors de la nation et les distribua aux frères et aux amis qui avaient contribué à la réalisation du Grand Œuvre.

Quel était ce pouvoir occulte qui semble avoir contrôlé même les Illuminati ? Beaucoup d’historiens pensent qu’il s’agissait des Talmudistes, les rabbins dirigeant le peuple Juif.

Cependant, le triomphe final des Talmudistes fut temporairement retardé par un excès de zèle révolutionnaire qu’ils avaient eux-mêmes provoqués.

« Dans les communes locales », écrit L. A. Tikhomirov, « des groupes individuels composés de Jacobins particulièrement sauvages, ayant été initiés aux arcanes élevées de la politique, s’introduisaient parfois dans les synagogues, détruisant la Torah et les livres, mais ce ne fut qu’en 1794 que la logique révolutionnaire-athée finit par forcer les dirigeants à se poser la question non pas seulement de l’annihilation du Catholicisme, mais aussi de la Juiverie.

Cependant, à ce stade, les Juifs furent délivrés par le 9 Thermidor 1794. Robespierre fut déchu et exécuté. Les éléments modérés triomphaient. La question du bannissement de la Juiverie disparu, tandis que la Constitution de l’an III de la République garantissait des droits égaux aux Juifs. »

Napoléon l’Héritier de la Révolution

A la fin du dix-huitième siècle, la révolution paraissait s’être égarée, consumée par la pauvreté, la corruption et les bains de sang.

Elle fut sauvée par un jeune soldat, Napoléon Bonaparte, qui resta fidèle à l’esprit de la révolution Française, comme Cromwell l’avait été à celui de la révolution Anglaise.

Le franc-maçon Christopher Hodapp écrit :

« Une rumeur a circulé pendant des années selon laquelle Napoléon Bonaparte était un franc-maçon, mais il n’y a aucune preuve historique.

Pourtant, beaucoup de ces officiers, de nombreux membres du grand conseil de l’empire, et 22 maréchaux de France sur 30 l’étaient.

Sans oublier ses quatre frères, dont trois d’entre eux furent couronnés roi par Napoléon.

La femme de l’empereur, Joséphine, fut même reçue dans une loge féminine en 1804.

Que Napoléon ait été maçon ou pas, il adopta le titre de protecteur de la Franc-Maçonnerie, parmi une liste de titre qu’il porta lorsqu’il devient empereur en 1804. »

Madame de Staël l’appelait le Robespierre à cheval. Après tout, il venait de Corse, qui en 1755 s’était rebellée avec succès contre Gênes, et pour laquelle Rousseau écrivit un de ses textes les plus novateurs, Projet de Constitution pour la Corse, en 1765.

Mais, tout comme Cromwell (et César), il se rendit compte que pour sauver la République, il devait en prendre le contrôle et la diriger comme un Roi.

(Y-a-t-il le moindre doute au fait qu’il ait été franc-maçon ?)

Une opportunité se présenta le 19 Brumaire (10 novembre) 1799, lorsqu’il renversa le Directoire, décrivant le parlementarisme comme du « brassage d’air », et réduisant les deux assemblées électives à sa merci.

Le 13 décembre, une nouvelle constitution fut proclamée avec Bonaparte comme le premier de trois consuls, doté des pleins pouvoirs exécutifs.

Et le 15 décembre, les trois consuls déclarèrent :

« Citoyens, la Révolution est établie sur ses principes originels : elle est terminée… »

Paul Johnson écrit :

« Le nouveau premier consul était bien plus puissant que Louis XIV, car il commandait aux forces armées dans un pays qui était à présent organisé comme un Etat militaire.

Toutes les anciennes limites à la monarchie de droit divin – l’Eglise, l’Aristocratie et ses ressources, les cours de justice, les cités et leurs chartes, les universités et leurs privilèges, les guildes et leurs immunités .

Tout avait été balayé par la révolution, laissant la France dans une vide que Bonaparte s’employa à combler de toute la force irrésistible de sa personnalité. »

Mais encore, tout comme César et Cromwell, il ne pouvait jamais avouer être un Roi dans le sens traditionnel du terme. Son règne, selon le mot de Norman Davies, n’était « qu’une pseudo-monarchie reposant sur des institutions pseudo-démocratiques. »

Cependant, écrit Adam Zamoyski, « Il ne s’agissait pas de l’uber alles de la France. La société Européenne avait besoin d’une régénération. »

Napoléon confia dans une conversation en 1805 :

« Nous avons besoin d’un pouvoir supérieur qui domine toutes les autres puissances, avec suffisamment d’autorité pour les forcer à vivre en harmonie les unes avec les autres – et la France est la mieux placée pour remplir ce rôle. »

Comme beaucoup de tyran, ses ambitions étaient utopiques.

« Nous devons mettre en place un système juridique en Europe, une cour d’appel, une monnaie commune, les mêmes unités de poids et mesure, les mêmes lois… »

déclara Napoléon à Joseph Fouché :

« Je dois unifier tous les peuples d’Europe, et faire de Paris, la capitale du Monde. »

Et pourtant, « au fond », comme Johnson l’a fait remarquer, « Bonaparte méprisait les parisiens, le cœur ‘politique de la nation’.

Par son expérience au cours des différentes phases de la Révolution, il les considérait comme essentiellement frivoles. »

La vérité, c’est que ce n’était pas l’Etat ou la Nation que Bonaparte exaltait au dessus de tout – bien qu’il contribua grandement à la vénération des deux au cours de l’histoire européenne qui s’ensuivit – mais sa propre personne.

Ainsi l’esprit qui régnait à l’époque de Napoléon peut être décrit de la manière la plus juste comme l’esprit de l’homme-dieu, ou l’Antéchrist, dont Bonaparte lui-même, comme le Saint Synode de Russie le déclara, était un précurseur.

Ses caractéristiques antichrétiennes sont clairement décrites par Madame de Staël :

« J’éprouvais l’impression dérangeante qu’aucune émotion du coeur ne pouvait jamais l’atteindre.

Il considérait les êtres humains comme des objets ou des faits, jamais comme des personnes égales à lui-même.

Il n’aimait ni ne détestait jamais… La force de sa volonté résidait dans les calculs imperturbables forgés par son égoïsme.

C’était un joueur d’échec dont les adversaires furent le reste de l’humanité…

Aucune pitié ni distraction ne pouvait le détacher de ses objectifs….

Je sentais que son âme était froide comme l’acier; il émanait de lui une ironie profonde contre laquelle rien de grand ou de bon, même sa propre destinée, rien ne pouvait ; car il méprisait la nation qu’il gouvernait, et aucune étincelle d’enthousiasme n’était mêlée à son désir d’épater l’humanité… ».

Sources :

Extraits tirés de « Gouvernants invisibles et sociétés secrètes » de Serge Hutin (1971).

Recherches de Dante Santori

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