La Côte-d’Or et sa préhistoire

La Côte-d’Or offre de nombreuses possibilités pour la connaissance de la préhistoire

 

Mais les fouilles archéologiques doivent être poursuivies avec l’unique souci de faire œuvre scientifique

 

La préhistoire ! Avant d’en parler peut-être convient-il de préciser le sens de ce terme souvent employé à tort et à travers, comme l’adjectif «préhistorique». La préhistoire est la science qui essaye de raconter l’histoire de l’humanité avant que les hommes aient été capables de fixer par écrit leurs annales ; en bref, elle est, si l’on veut, l’histoire d’avant l’écriture. Elle vise donc cette période du passé où l’humanité, au sens le plus large du mot, apparaît et prend place sur la Terre ; les géologues l’appellent l’ère quaternaire. De récentes découvertes tentent à faire remonter son début, placé jusqu’ici vers 1.000.000 d’années, à 1.700.000 ans.

Par conséquent, les temps antérieurs appartiennent à la géologie et tout se qui s’y rapporte ne peut être qualifié «préhistoriques» ;  c’est ainsi que les grands reptiles secondaires ne doivent pas être appelé «monstres préhistoriques», comme on le fait souvent. D’autre part, cette période n’a pas eu la même durée sur toute la terre ; certains peuples actuels, comme les aborigènes australiens, ne connaissent pas l’écriture et sont donc encore en pleine préhistoire ; chez nous, l’usage de l’écriture ne s’est répandu qu’avec l’arrivée des Romains au début de notre ère ; la fin de notre préhistoire serait donc à placer à ce moment.

Les 2.000.000 d’années que couvre notre préhistoire sont découpées en plusieurs âges, chacun caractérisé par l’emploi d’un matériau ou d’une technique ; ce sont successivement, en commençant par les plus anciens : l’âge de la pierre taillée ou paléolithique (fin vers 10.000 av. JC.), l’âge de la pierre polie ou néolithique (fin vers 2.000 av. JC.), âge des métaux, âge du bronze d’abord (fin vers 700 av. JC.), âge du fer ensuite. Les dates données ne sont qu’approximatives et ne valent que pour l’Occident européen ; comme l’histoire la préhistoire n’a pas avancé au même rythme dans tous les pays du monde. À l’âge de la pierre polie, par exemple, l’Europe était par rapport à l’Orient ce que l’Afrique était à l’Europe au siècle dernier.

Souvent les deux millénaires qui ont précédé notre ère, au cours desquels s’est développé chez nous l’usage des métaux, sont retirés de la préhistoire précisément parce que durant cette période les gens qui habitaient notre territoire ont subi à des degrés divers l’influence de peuples qui, étant déjà dans l’histoire, ont pu parler d’eux ; ces deux millénaires sont alors le domaine de la protohistoire.

Les hommes de la préhistoire

 

La préhistoire raconte la plus vieille histoire de l’humanité, mais il faut entendre ici l’humanité au sens très large de ce mot, qui comporte toutes les ébauches, les essais qui ont préludé à l’apparition de notre humanité ou qui ont accompagné son éclosion, puis ont disparu comme tombent les pétales et les autres parties de la fleur quand le fruit est noué.

L’âge de la pierre taillée a connu à son extrême début les australopithèques d’Afrique australe et orientale, qui étaient des ébauches d’hommes, les pithécanthropes et les sinanthropes d’Asie, dont on a décelé des traces jusqu’en Europe et qui peut-être étaient déjà des hommes ; au paléolithique moyen – vers 50.000 avant J.C. −, les hommes de Neandertal peuplent l’ancien monde tandis qu’apparaissent les premiers types humains annonciateurs de notre espèce ; au paléolithique supérieur, vers 30.000 avant J.C., les premiers représentants de notre humanité avec la race de Cro-Magnon s’étendent en Europe et toutes les autres espèces disparaissent ; plus tard, entre 10.000 et 5.000 avant J.C., les races humaines actuelles se diversifient et se mettent en place ; malgré les différences qui les séparent, elles ne forment qu’une seule espèce humaine : l’homo-sapiens .

Petit à petit les groupes humains s’organisent ; au cours de la protohistoire, ils deviennent de plus en plus distincts et sortent de l’anonymat. C’est ainsi que dans la deuxième moitié de l’âge du fer, vers 500 avant J.C., les Celtes ou Gaulois viennent s’installer dans notre pays en lui donnant son premier nom : la Gaule.