»Nancy. « Ecrire est un exercice solitaire endurant qui se nourrit des encouragements des lecteurs. Ce prix, je le prends comme une belle reconnaissance du Comité mais également comme un encouragement à continuer, c’est un message qui n’est pas vain».
Maria Pourchet avait bien du mal à retenir ses larmes, hier, à l’hôtel de ville de Nancy. Gagnée par l’émotion, la jeune femme a reçu solennellement le Prix Erckmann-Chatrian, baptisé depuis 1945 le « Goncourt Lorrain» par la presse nationale, pour son livre « Rome en un jour », édité chez Gallimard. La remise a été effectuée dans le salon d’honneur de l’hôtel de ville par Françoise Rossinot, commissaire générale du «Livre sur la place».
La Spinalienne, âgée de 33 ans, a été désignée par le Comité Erckmann-Chatrian le 4 novembre dernier, à Metz, au deuxième tour du scrutin par 7 voix sur 11 votants. Elle succède à l’écrivain guinéen Tierno Monenembo, qui avait reçu le prix littéraire lorrain pour son roman « Le terroriste noir ».
« Recevoir le prix m’a donné des ailes »
« Dans l’ouvrage de Maria Pourchet, on y découvre une langue savoureuse et un regard facétieux sur la société parisienne, c’est un vrai bonheur de lecture, on se régale », souligne Gilles Laporte, président du Comité Erckmann-Chatrian, rappelant quelques illustres lauréats précédemment distingués tels que Phillipe Claudel, primé en 1999 pour « La Meuse, l’oubli ». « Rome en un jour » est le second livre de Maria Pourchet, auteur en 2012 d’une comédie sur la famille recomposée et le travail intitulée « Avancer ».
Dans son dernier roman, « Rome en un jour », la Vosgienne, qui travaille et vit aujourd’hui à Paris, propose au lecteur de rire de la séparation.
Rire de la séparation
« C’est l’histoire de Paul, 40 ans et de sa femme Margueritte, qui a organisé une fête surprise sur la terrasse d’un hôtel pour les 40 ans de son époux», raconte Maria Pourchet. Tandis que les invités, s’installent et se découvrent, Paul et Margueritte se déchirent dans leur appartement qu’ils ne parviennent pas à quitter…
L’humour est la seule façon de tolérer les violences au quotidien et, dans ce livre, je voulais que les lecteurs aient très envie que les personnages se séparent. C’est une caricature assumée de l’époux et de la femme. Recevoir le Prix Erckmann-Chatrian m’a donné des ailes, j’ai commencé au début du mois de décembre l’écriture d’un nouveau livre dans lequel le narrateur est un enfant et parle de son pensionnat».
Hier le Comité Erckmann-Chatrian, célèbrant ses 100 ans d’existence, a également remis la Bourse Histoire à Caroline et Paul Chopelin pour leur livre « L’obscurantisme et les lumières, Itinéraire de l’abbé Grégoire, évêque révolutionnaire» publié aux éditions Vendémiaire, et la Bourse Lorraine à Paulette Choné pour son ouvrage « La Renaissance en Lorraine. A la recherche du musée idéal», édité par Serge Domini.
De Jean-Christophe Vincent
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