Scène de d'enseignement studieuse

TRAVAILLONS

Mes Enfants, il faut qu’on travaille ;

Il faut tous, dans le droit chemin,

Faire un métier, vaille que vaille

Ou de l’esprit ou de la main.


La fleur travaille sur sa branche ;

Le lis, dans toute sa splendeur,

Travaille à sa tunique blanche ;

L’oranger, à sa douce odeur !


Voyez cet oiseau qui voltige

Vers ces brebis, sur ces buissons,

N’a-t-il rien qu’un joyeux vertige ?

Ne songe-t-il qu’à ses chansons ?


Il songe aux petits qui vont naître,

Et leur prépare un nid bien doux ;

Il travaille, il souffre peut-être,

Comme un père l’a fait pour vous.


Ce bon cheval qui vous ramène

Sur les sentiers grimpants des bois ;

Croyez-vous qu’il n’ait point de peine

A vous porter quatre à la fois ?


Entendez crier la charrue

Tout près de vous, là dans ce champ ;

Voici l’attelage qui sue

Et qui fume au soleil couchant.


Là-bas, le chien s’élance, aboie,

Et poursuit brebis et béliers…

Croyez-vous donc que c’est de joie,

Qu’il folâtre sous les halliers ?


Il va grondé, battu peut-être,

De l’un à l’autre en s’essoufflant ;

Il va, sur un signe du maître,

Rassembler le troupeau bêlant.


Mais qui bourdonne à mes oreilles ?

Regardez bien : vous pourrez voir

Nos chères petites abeilles

Qui butinent dans l’blé noir.


C’est pour vous que ces ouvrières

Travaillent de tous les côtés ;

Sur les jasmins, sur les bruyères,

Elles vont cueillir vos goûters !


Il n’est point de peine perdue,

Et point d’inutile devoir ;

La récompense nous est due

Si nous savons bien le vouloir !


Le moindre effort l’accroît sans cesse,

Surtout s’il a fallu souffrir.

Travaillez donc et sans faiblesse ;

Ne plus travailler, c’est mourir.

 


DE LAPRADE.

MAXIME

Un homme de bon sens travaille en sa jeunesse, Pour passer en repos une heureuse vieillesse.

 

CONSEILS PÉDAGOGIQUES

 

Explication de la fable. – De quelque côté que nous tournions nos regards, nous voyons des êtres se mouvoir, s’empresser, chercher, travailler. C’est un concert auquel prennent part les fleurs, les insectes, les oiseaux, les animaux domestiques, comme le montre l’auteur de cette charmante poésie.

Imitez, enfants, l’exemple que vous offre la nature tout entière. Le paresseux est un être inutile, nuisible même ; c’est une sorte de branche morte sur un arbre vigoureux. Travaillez pour montrer que vous avez le désir d’être utiles à vos semblables et à vous-mêmes, pour montrer que vous pensez, que vous vivez enfin, car

Ne plus travailler, c’est mourir

Explication des mots. Vaille que vaille, tant bien que mal, quelle que soit la valeur du travail produit. – Vertige, tournoiement de tête, étourdissement. – Halliers, buissons épais. – Butinent, font du butin, c’est-à-dire pompent avec profit le suc des fleurs.

Travaillons
Travaillons