Brèves histoires d’antan

Brèves de Bourgogne

Quelques histoires brèves en rapport bien sûr, avec la Côte d’Or. Des petits bouts d’histoire soigneusement découpés par mon aïeul (grand lecteur semble-t-il) et rangés dans les livres. Je les découvre et vous l’ai fait partager.

J’aime apprendre l’histoire avec tout plein de détails, et des détails, il y en a ! C’est fou ce qui pouvait se faire autrefois.

C’est avec l’Histoire que l’on pourrait corriger le présent.

Donc, voici pêle-mêle de courts articles conservés depuis pas mal de temps et qui dormaient sagement dans des livres.


 

  1. Les mesures agraires d’autrefois

Les mesures agraires d’autrefois, telles que le «journal», la «soiture » et l’«ouvrée» toujours pas mal utilisées dans nos campagnes, variaient souvent beaucoup selon les localités.

A ce sujet, on peut dire que le canton de Flavigny-sur-Ozerain détient pour la Côte-d’Or le record de la diversité.

Ainsi pour les terres labourables, les communes de Blessey, Bussy-le-Grand, Chanceaux, Corpoyer-la-Chapelle, Darcey, Saint-Germain, Venarey, Frôlois, le «journal» mesure 34 ares 28 centiares. Tandis que ce «journal» est de 23 ares 74 centiares pour les communes d’Alise-Sainte-Reine, Grésigny, Laroche, Ménétreux,  Mussy, Marigny-le-Cahouët, Flavigny, Haute-Roche. D’autre part les communes de Boux-sous-Salmaise, Jailly et Salmaise ont leur «journal» de 17 ares 14 centiares, tandis qu’à Gissey-sous-Flavigny, Thénissey, Verrey-sous-Salmaise ledit «journal» est de 22 ares 85 centiares.

Pour les prés, la «soiture» est de 23 ares 74 centiares à Grésigny, Alise, Laroche, Ménétreux, Mussy, Marigny-le Cahouët et Pouillenay. Toutefois, elle reste uniformément de 34 ares 28 centiares dans toutes les autres communes du canton.

Quand aux vignes, l’«ouvrée» est de 5 ares 93 centiares à Frôlois, Alise, Grésigny, Laroche, Ménétreux, Mussy, Flavigny, Hauteroche. Si toutes les autres communes ont l’«ouvrée» de 4 ares 28 centiares, il est à noter que Pouillenay a la «grande ouvrée» de 6 ares et Marigny-le-Cahouët a cette particularité d’avoir 2 «ouvrées» : une de 6 ares et une de 3 ares 50 centiares.


 

 

  1. L’occupation du sol durant l’Antiquité et le haut Moyen-Age

Mr Jean Richard à traité de l’occupation du sol  en Bourgogne durant l’Antiquité et le haut Moyen-Age.

La période romaine ne rompt pas avec le passé gaulois : les maisons gauloises d’Alésia sont peu à peu remplacées par des maisons romaines, et certains aedificia gaulois retrouvés récemment en Morvan ont une importance comparable à celles des villes gallo-romaines.

Le haut Moyen-Age ne semble donc pas avoir été une époque de déclin pour l’occupation humaine. C’est du VIIIe siècle au Xe siècle que se manifeste un très net mouvement de repli, avec l’abandon de nombreux villages. Les causes de ce repli restent obscures : famines, maladies, insécurité, facteurs économiques et peut-être écologiques ?


 

 

  1. Les habits du XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle on porta veste ronde, culotte courte, guêtres de coutil et lourds sabots. Le dimanche les hommes portaient gilets rayés, habits à pan tombant sur les talons, culottes de gros drap et boucle d’acier sur les souliers.

Les femmes se paraient d’une grande coiffe de serge, portaient une robe et un corsage d’indienne ou de gros drap et un fichu de laine sur les épaules agrémenté de dessins.

Les maisons ne comprenaient qu’une seule pièce vaste, dont le plancher était noirci, une large cheminée, une panetière, un four et une large table de chêne.

A cette époque, avant la révolution de 1793, le paysan était sobre et laborieux ; sa nourriture était du pain bis noir, lard et légumes ; de la viande et du vin aux jours de noces ou de fêtes seulement. La bière, le sucre, le café étaient inconnus, de même que les liqueurs. Les ouvriers gagnaient quelques sous par jour, les domestiques 40 livres par an.

Par contre, un boisseau de blé valait 3 ou quatre sous, et un tonneau du meilleur vin : 20 sous.


 

 

  1. Curieuses sanctions des Seigneurs

Les seigneurs pouvaient recourir à de biens curieuses et, parait-il, fort efficaces sanction.

Ainsi par exemple à Sainte-Sabine, La Roche-en Brénil, Painblanc, Mussy, le seigneur empêchait de sortir le bétail tant que la taille seigneuriale n’était pas payée. A Vonges, en cas  de non-paiment, le seigneur pouvait faire occuper les meix et les maisons par ses gens.

Mais la sanction la plus singulière, la plus cocasse était à coup sûr le droit pour le seigneur d’enlever les portes des maisons des récalcitrants ! Ainsi en était-il notamment à Bure, Voulaines, Courban, Epailly. Bien entendu, il n’était pas question de remettre les portes avant l’acquittement des redevances.


 

 

  1. Redevance nuptiale

Un récent écho a souligné plaisamment qu’autrefois à Trouhans les nouveaux mariés devaient remettre au seigneur six gros poulets.

Il semble que cette redevance nuptiale et alimentaire était un peu commune à de nombreux villages avec bien entendu, des variantes. Ainsi à Frôlois, Arceau, Ouges, les nouveaux époux devaient remettre au seigneur un gros gâteau, à Couchey, Bure, Terrefondrée : du pain et du vin, à Jours, Saffres : une poule, à Minot, Châtellenot : un bon plat de viande tel qu’au repas de noce.

A noter toutefois qu’à Bretenière, la redevance n’était nullement gastronomique puisqu’elle consistait en un mouchoir et une paire de gants. De plus, le seigneur avait le droit… d’embrasser la mariée !


 

 

  1. Brèves d’antan

De 1366 à 1836, on a commencé les vendanges au plus tôt le 16 août et au plus tard le 16 octobre. Exceptionnellement, elles commencèrent les 20 et 28 octobre en 1816, 1817 et 1923.

Pendant la seule journée du  15 novembre 1870, le général prussien Werder réquisitionna 40 têtes de bétail de 20 kilos au moins, 52.000 kilos de pains, 6.000 de café, 4.000 de sel, 62.000 d’avoines, 6.000 de riz, 15.000 de foin, 6.000 de paille, 30.000 de pommes de terre, 11.000 litres de vin, 1.500 kilos de lard, 252.000 cigares.

De 1850 à 1907, le plus haut prix atteint par une queue de Clos-Vougeot fut 2.000 francs et il fut atteint en 1865 et 1870. En 1866, il fut le plus bas : 180 francs.

En 1760 il existait à Semur-en Auxois 21 avocats, 10 notaires, 12 procureurs, 5 médecins, 6 chirurgiens, 34 bourgeois, 55 marchands, 23 boulangers, 5 bouchers, 2 architectes, 3 grammairiens et maîtres d’école, 242 gens de métiers, 204 vignerons, 33 manouvriers, 7 laboureurs.

En 1175 était créée à Dijon la manufacture de l’Ile ; elle comptait 300 personnes en 1782.

Bas de soie, étoffes de velours et de laine, serges, droguets de fi, ratines, couvertures, indiennes étaient manufacturés dans la capitale de la Bourgogne.

Par leurs recherches et leurs essais, Achille Maître et Japiot, de Châtillon, Paul Thenard, de Talmay, contribuèrent à améliorer durant la seconde moitié du XIXe siècle, les rendements des cultures de leur région.

Les plus petits faits n’échappent pas aux recherches de MM. Germain Martin et Paul Martenot : « Un agronome amateur a introduit près de Dijon quelques types de Jerseyaise dont la finesse charme les visiteurs des concours régionaux ». Ces vaches laitières furent exposées cours du Parc lors d’un concours régional agricole ; leur étable était rue des Marmuzots et si elles disparurent bien vite, l’enseigne de l’étable était encore lisible en 1950.