Les invasions, fléaux et calamités en Bourgogne

 

 

De l’ère chrétienne à nos jours

 

 

Une peste terrible désola nos contrées l’an 1399 et l’hiver de 1408 fut très rigoureux. Durant les années suivantes à la suite des guerres et des brigandages, survint une famine affreuse : les laboureurs n’osant quitter les villes et les châteaux forts, les terres demeurèrent incultes. « En l’an 1438 fut la grande famine pour toute la Bourgogne et mourraient les pôvres gens de faim par les rues et par les champs. En 1439 il y eut grande mortalité et mangèrent les laboureurs du pain de gland et de terre ». (Manuscrit de l’abbaye de Saint-Martin, d’Autun).

« Cette famine  fut suivie de la peste qui désola longtemps la Bourgogne. Les loups accoutumés à se nourrir de cadavres se jetaient sur les vivants jusque dans les villes » ( Dom Plancher, Hist. De la Bourg. Tome IV, p. 233). En 1467, une épidémie sévit dans nos contrées, la moitié de la population de Bligny-sur-Ouche fut emportée par le fléau.

A cette époque Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, de caractère violant et emporté ne rêvait qu’aventures, batailles et fêtes brillantes. Pour soutenir ses guerres perpétuelles il accablait ses sujets d’impôts et décimait la fleur de la noblesse bourguignonne.

« Beau sire, lui disait René de Lorraine, votre âme ayt Dieu, vous avez fait moult maux et douleurs ».

« L’année 1556, dit Godard en sa chronique des choses mémorables, s’appellera l’année de la plus grande sécheresse. Cette sécheresse commença en my-mars continuant avec les brûlantes et extrêmes chaleurs jusqu’au 10 août ; qu’elle a esté enfin refroidie par une pluie. Les blés sont demeurés courts de paille et de grain. La terre n’a produit aulcunes herbes. Les gens qui marchaient pieds nus furent contrainlts de se chaulser parce que la terre était si ardemment brûlante qu’ils ne l’a pouvaient plus endurer.

Cette année-là on fit vendange en my-août. La pluie vint ensuite abondante et ce fut merveille voir en septembre feuilles nouvelles, fruits, fleurs, arbres et buissons fleuris comme à Pasques ».

De 1563 à 1567, dit un historien, la Bourgogne était réduite en plus grande pauvreté que ne fût oncques ; le blé, le sel manquaient.

L’invasion la plus terrible fut celle des Reitres (luthériens allemands) de 1569 à 1570. Ils pillàrent  et détruisirent plus de 400 villages. Vers 1570 les huguenots sous la conduite de l’amiral Coligny battirent l’armée catholique à Arnay-le-Duc. Ils rasèrent deux châteaux à Clomot et ne purent s’emparer du troisième qui subsiste encore et appartenait au comte de Villers-la-Faye.

En 1577, 25.000 huguenots envahirent à nouveaux la Bourgogne. En 1595, Henri IV battit les Espagnols à Fontaine-Française. Ceux-ci étaient venu prêter main-forte au duc de Mayenne, chef de la Ligue qui fut battu par Henri de Bourbon, à Arques en 1589 et à Ivry en 1590. De 1636 à 1637, les habitants de la Côte-d’Or eurent à souffrir de la peste et de la guerre. Dans les rues de Beaune les plus fréquentées l’herbe crût d’un pied.

La Fronde qui agita la France et en particulier la Bourgogne dont le prince de Condé était gouverneur ramena les horreurs de la guerre de 1648 à 1658 (10 ans). En 1645, le 29 janvier, un épouvantable cyclone accompagné d’une trombe d’eau diluvienne inonda la contrée, arracha des arbres et détruisit des quantités de maisons.

Les années 1658-1659 furent des années de fertilité et de paix qui ramenèrent l’abondance désirée depuis si longtemps par les masses laborieuses..