La poudrière d'Arkadi

La poudrière

Le mémorial
Le mémorial d’Arkadi

Avant 1866, la poudrière était dans la partie sud de l’enceinte. Un peu avant l’attaque turque, et par crainte que ceux-ci puissent facilement percer les parois de la pièce et ne fassent exploser le monastère, les munitions furent alors déplacées dans le cellier, qui se situe à environ 75 centimètres en contrebas par rapport à l’entrepôt initial, ce qui devait assurer plus de sécurité.

La poudrière est un bâtiment de forme oblongue et voûté. D’une longueur de 21 mètres sur 5,40 mètres de large, cette partie du monastère fut entièrement détruite lors de l’explosion de 1866, à l’exception d’une petite partie de la voûte dans la partie ouest de la pièce.

La poudrière d'Arkadi
La poudrière

L’Insurrection de 1866

Une des causes de l’insurrection de 1866 est l’intervention d’Ismaël Pacha dans une querelle interne à propos de l’organisation des monastères crétois. Différents laïcs préconisent depuis 1862 que les biens des monastères passent sous le contrôle du conseil des anciens, et ce dans le but de créer des écoles, mais ils rencontrent l’opposition des évêques. Ismaël Pacha intervient dans cette querelle interne aux chrétiens en désignant les personnes chargés de débattre du sujet, en annulant l’élection de membres  » indésirables » et en arrêtant et emprisonnant les membres du comité chargé de se rendre à Constantinople pour évoquer le sujet avec le Patriarche. Cette intervention provoque des réactions violentes au sein de la population chrétienne de Crète.

Au printemps 1866, des réunions ont lieu dans divers villages. Le 14 mai, une assemblée se tient dans le monastère Aghia Kyriaki à Boutsounaria près de la Canée et rédige une pétition qu’elle envoie au Sultan mais aussi aux consuls des grandes puissances présentes à la Canée. Lors des premiers rassemblement de comités révolutionnaires au printemps 1866, des représentants sont élus par province. Le représentant de la région de Rethymnon est l’higoumène d’Arkadi, Gabriel Marinakis.

A l’annonce de ces nominations, Ismaël Pacha fait parvenir un message à l’higoumène par l’intermédiaire de l’évêque de Rethymnon, Kallinikos Nikoletatis. La lettre demande à l’higoumène de dissoudre l’assemblée révolutionnaire d’Arkadi sous peine de voir le monastère détruit par les troupes ottomanes.

Au mois de juillet 1866, Ismail envoie son armée afin de capturer les insurgés, mais les membres du comités s’enfuient avant l’arrivée des Ottomans. Les Turcs repartent après avoir détruit les icônes et les objets sacrés qu’ils trouvent dans le monastère.

En septembre, Ismail Pacha fait parvenir à l’higoumène une nouvelle menace de destruction du monastère si l’assemblée n’accepte pas de se rendre. La décision est prise de mettre en place un système de défense pour le monastère. Le 24 septembre, Panos Koronaios arrive en Crète et débarque à Bali. Il se rend à Arkadi où il est fait commandant-en-chef de la révolte pour la région de Rethymnon. Militaire de carrière, Koronaios estime que le monastère n’est pas fait pour être une place forte. Mais l’higoumène et les moines ont le point de vue inverse. Koronaios finit par se plier au point de vue de l’higoumène. Cependant, Koronaios conseille de détruire l’étable afin que le bâtiment ne puisse être utilisé par les Turcs, une volonté qui n’est pas non plus respectée. Après avoir nommé un certain Ioannis Dimakopoulos au poste de commandant de la garnison du monastère, Koronaios quitte les lieux. A son départ, de nombreux habitants des environs, et en particulier des femmes et des enfants, trouvent refuge au monastère, certains avec les biens de valeur qu’ils possèdent dans l’espoir de les préserver des Turcs. Ainsi, au 7 novembre 1866, le monastère abrite 964 personnes : 325 hommes dont 259 sont armés, le reste étant des femmes et des enfants.

Les ossements des morts
Les ossements des morts